le mot du président


L’urgence de la maîtrise du développement urbain de l’axe Abidjan / Anyama comme pôle économique et commercial apparaît comme une action vitale.

Abidjan est aujourd’hui une ville qui se caractérise depuis la crise économique des années 1980, par plus de pauvreté que de richesse.

C’est la conséquence immédiate du déficit des infrastructures essentielles et commerciales engendrant ainsi une faiblesse de la qualité de vie et surtout l’étroitesse de son marché de biens et de services.

On dit aujourd’hui d’Abidjan, qu’elle est une ville de faibles opportunités économiques et de valeurs ajoutées en entrepreneuriat, vu qu’elle est animée par un secteur informel tentaculaire, aussi bien au niveau du service (eau, électricité, évacuation des déchets), de l’urbanisation (lotissements privés et clandestins), de la construction (réglementation de construire foulée aux pieds), de la gestion urbaine (enclaves résidentielles sécurisées par des forces privées de la police urbaine), du commerce, de l’éducation, du sport, que de l’économie et même de la santé.

Dotée certes, de relatives potentialités économiques, Abidjan reste une ville dominée par 81 quartiers précaires regroupant 70 % de sa population.

Abidjan est ainsi sous la psychose constante de l’insécurité urbaine, diurne et nocturne. Cette réalité la déséquilibre de manière excessive et dangereuse à moyen et long termes, d’autant qu’elle ressemble en plus à un terminal de migration.

Abidjan laisse voir ainsi clairement aujourd’hui, un phénomène nouveau se traduisant par le fait que la fonction d’habitat domine toutes les autres fonctions.

C’est comme si, des quatre fonctions urbaines de la charte d’Athènes, à savoir : habiter, se déplacer, travailler et se recréer, la fonction d’habitat a englouti toutes les autres.

Abidjan, apparaissant à vue d’avion, comme une succession incohérente d’opérations immobilières, publiques ou privées, planifiées ou non, se déployant sur des dizaines de kilomètres, loin au-delà des capacités de gestion urbaine disponibles.

Certaines fonctions comme le loisir, le transport et le travail, tendent même à être réduites à la dérision.

Or, les efforts doivent tendre à mettre toutes ces fonctions en équilibre durable les unes par rapport aux autres, dans un même système urbain cohérent, harmonieux et surtout, créateur de richesses, capable de servir d’ascenseur social pour tout citoyen.

Abidjan est caractérisée par une pauvreté urbaine de plus en plus effrayante, les jeunes y perdent l’espoir d’une quelconque ascension sociale par les voies classiques, normalement garanties par l’État et la société.

Il faut éviter de laisser Abidjan s’étendre avec l’image d’une ville désordonnée, précaire, en situation de grand péril existentiel.

La nécessité d’anticiper est devenue plus qu’urgente, voire inévitable, car sans cela, Abidjan se contenterait toujours de simples interventions d’urgence, éparses, une sorte d’urbanisme pompier submergée par des accidents urbains et des catastrophes multiples (inondations, incendies, séismes et tsunami, catastrophes urbaines causées en amont par de mauvaises localisations de zones d’habitat, contaminations industrielles, déchets toxiques, congestions et embouteillages urbains, etc.).

En vérité, la situation actuelle est marquée par le fait que le phénomène économique a aujourd’hui hélas pris de l’avance sur la planification et la gestion urbaine.

La consommation du sol, par le biais des transactions foncières sous seing privé et des opérations de lotissement subséquentes, fortement marquées par ailleurs, par une forte et fébrile spéculation foncière dont, soit dit en passant, les énormes plus-values foncières ne profitent guère à l’État, propriétaire des sols de par la loi, et auteur des lourds investissements de viabilisation conférant lesdites plus-values. Ladite consommation du sol a pris une longue avance sur la réalisation des équipements structurants et polarisants aux différents niveaux des collectivités.

Il s’agit entre autres, des équipements de proximité, des réseaux d’amenée d’eau, d’énergie et de systèmes de communication, réseaux et systèmes d’évacuation des eaux et des déchets, services de maintenance urbaine, maillage de sécurité urbaine - police, santé, plans de promotion humaine - écoles, collèges et lycées, universités, lieux de loisirs et de spectacles, espaces de communication, lieux de commerce et de marchés.

Abidjan est devenue l’enfer des jeunes diplômés. La capitale économique a même perdu de vue la nécessité d’intégrer l’environnement dans sa stratégie de développement sur les 1 000 hectares consommés dans l’anarchie et le désordre, chaque année par sa population.

Quand nous parlons d’environnement, nous ne considérons pas seulement les forêts et les étendues d’eau, ou les réserves d’oiseaux, de poissons, de faune et de flore sauvages.

En effet, on s’est rendu compte de ce que le phénomène urbain émet de très loin, le plus de gaz à effet de serre.

Aujourd’hui, on a réussi à mesurer les grands risques environnementaux d’Abidjan par la quantité de rejet de carbone supplémentaire et indésirable dans l’atmosphère.

Ainsi, le développement durable est devenu le parent pauvre et considéré comme une simple perception théorique et intellectuelle plutôt qu’un programme d’actions.

De nombreux problèmes sont nés de l’absence de ces infrastructures essentielles et commerciales. Or, comme elles n’ont pas été réalisées, ce manque à gagner a provoqué l’asphyxie dans certains domaines de la vie économique Abidjanaise.

Abidjan porte en elle donc, les ferments d’un risque existentiel, des poisons de sa propre déchéance. Bref, nous encourons ici à Abidjan, des risques existentiels graves, si rien n’est fait par un rattrapage durable en s’appuyant sur des infrastructures essentielles et surtout économiques.

En vérité, Abidjan, bien que déchargée « officiellement » de ses fonctions politiques et administratives, a besoin, immédiatement d’infrastructures essentielles ou économiques pour assurer efficacement sa fonction économique et surtout d’être préparée à accueillir sa croissance démographique dans les meilleures conditions possibles.

Ainsi, pour prévenir tous ses risques, Akwaba City apparaît comme un projet de réalisation d’infrastructures essentielles intégrant aujourd’hui des principes et des pratiques d’un urbanisme durable de qualité, capable de rattraper ces insuffisances urbanistiques.

Alors, quels sont ces rattrapages d’infrastructures essentielles durables ?

Ce sont ceux principalement cadrés par des préoccupations commerciales, écologiques et environnementales, et fondés sur le principe d’une stratégie de planification urbaine qu’il faut appliquer aux 7630 hectares.

Des impacts positifs sont attendus au niveau de :

  • La santé, l’éducation, du commerce, l’artisanat, la culture, l’hydraulique, l’électricité, des infrastructures routières, sportives, économiques, commerciales etc.
  • Des infrastructures de l’habitat de qualité avec la notion d’une ville écologique.
  • Des choix énergétiques, en privilégiant les énergies dites propres (solaire, éolienne, hydraulique, au détriment des énergies fossiles telles que le charbon, le pétrole, le bois de chauffe).
  • La production industrielle, en insistant sur les procédés industriels dits « propres » ou de faible rejet (pollution de l’air).
  • L’utilisation généralisée des ressources naturelles, dites renouvelables et la prohibition de l’usage de ressources non renouvelables (surtout d’origine fossile comme le pétrole et le charbon anthracite).

Le Concept dit HQE (Haute Qualité Environnementale), est pris en compte dans toutes les dimensions du projet de rattrapage durable des infrastructures essentielles à Abidjan.

SOPHIA et ses partenaires étatiques et institutionnels ont proposé à l’État de côte d’Ivoire, une structuration spatiale sur les 7630 hectares affectés au projet.

Le concept de Haute Qualité Environnementale s’imposera à tous les acteurs du projet, tant du secteur public et privé (les autorisations de lotir, de construire, d’habiter, de transformer, de contrôler et de certifier des produits, de construire, d’aménager) que de toutes autres actions dans l’assiette foncière des 7 630 hectares.

C’est donc bien la planification urbaine qu’elle compte utiliser pour un développement urbain et d’harmonie qui fera face au champ de contraintes et d’opportunités qui se trouvent sur l’axe Abidjan / Anyama.

De toute façon, ces planifications économiques et spatiales seront des champs complémentaires pour garantir un rattrapage réussi conduisant à la poursuite d’un développement cohérent et harmonieux des activités des acteurs de commerce.

Abidjan pourra se développer de manière durable et harmonieuse avec ces investissements lourds soutenus par une stratégie de financement durable programmant ces infrastructures structurantes et équipements polarisants qui sont considérés d’ailleurs comme des catalyseurs d’une économie florissante.

La Côte d’Ivoire avec 40% du PIB de l’espace UEMOA, se doit d’établir un rapport entre sa croissance urbaine, ses potentialités économiques et ses capacités de service en eau potable, en énergie et dans tous les compartiments de besoins nécessaires à une bonne fonctionnalité urbaine et au confort des Ivoiriens.

En tout état de cause, Akwaba City est d’abord un moteur pour redynamiser l’activité économique.

Donc, en plus de la prise en compte de la réalité économique urbaine, notre approche mettra en cohérence intégrative ou dérivative, la réalité des besoins en matière d’infrastructures essentielles et le poids économique de l’État ivoirien.

Bref, l’aspect dominant du projet, consiste à faire de l’axe Abidjan / Anyama, une ville d’autonomie au plan économique, administratif, politique et culturel.

Elle doit être donc considérée comme une ville de référence de par sa fonctionnalité urbaine (mobilité de tous les modes de transport utiles à l’économie urbaine des 7630 hectares), son rendement, son efficacité et surtout par sa qualité de vie.

L’un de nos objectifs est de créer de nouveaux quartiers pour améliorer le cadre de vie de proximité.

La tâche urbaine, consistera à loger la population de 5 000 000 d’habitants à venir d’ici à 2040, donc régler les questions d’habitat, fonction de plus en plus importante au fur et à mesure de la croissance économique et urbaine.

La maîtrise de la planification urbaine, avec ses effets induits, notamment l’habitat de qualité, apparaît aujourd’hui comme l’épine dorsale des plans de développement durable d’une Afrique cinquantenaire, surtout d’enjeu financier.

SOPHIA S.A, entreprise citoyenne par excellence et ses partenaires, le Ministère de la Construction, du Logement et de l’urbanisme, le Ministère de l’Artisanat, le District Autonome d’Abidjan, la commune d’Adjamé, la commune d’Anyama, la FENACCI, la Chambre d’Agriculture de Côte d’Ivoire, proposent ainsi à travers Akwaba City, des solutions pour contribuer à l’émergence d’une Côte d’ivoire nouvelle afin de « BÂTIR DEMAIN, AUJOURD’HUI ».